Il faut plus de six mois pour assembler à la main la plus puissante des supercars produite en (petite) série.
Dans le monde des hypercars, un maître mot : patience. Bugatti s'apprête à livrer les premiers exemplaires de la Chiron quasiment deux ans après l'ouverture des réservations ! Et pour la production, le constructeur prend tout son temps. Il faut six mois pour fabriquer un modèle.
Ce délai ne tient pas compte de la commande, qui peut durer plusieurs semaines vu les nombreuses possibilités de personnalisation : 23 couleurs de carrosserie, 8 teintes de fibre de carbone apparente, 31 cuirs pour les sièges, 30 sortes de coutures, 18 types de moquette... Pour les clients, toutes les coquetteries sont possibles, comme faire broder leurs initiales sur les appuie-tête.
Une fois la configuration validée, la production à Molsheim, en Alsace, peut commencer. Chez Bugatti, pas question de parler d'une usine. Les Chiron prennent vie dans un « atelier », que la marque compare à un stand de Formule 1. Pas de chaîne avec des robots, mais une organisation sous forme de boxes. Près de 1800 pièces sont nécessaires. Tout est assemblé à la main par 20 employés.
Le châssis, dont le montage prend une semaine, est divisé en trois parties, celle de l'arrière englobant le groupe motopropulseur. Le moteur de 1500 ch et la boîte de vitesses 7 rapports sont produits dans une usine Volkswagen en Allemagne. Quatorze vis en titane, qui pèsent seulement 34 grammes chacune, permettent de coupler l'arrière au reste.
La Chiron reçoit ensuite ses quatre roues et les pleins de liquide sont faits. L'auto part alors sur un banc dynamométrique pour tester une première fois la mécanique en simulant des vitesses à plein régime. La voiture reçoit après son enveloppe extérieure entièrement faite de carbone. Jusqu'à 8 couches de peinture sont appliquées sur les éléments peints. Et là aussi, tout est fait à la main ! L'étanchéité est vérifiée avec une douche de 30 minutes comparable à une pluie de mousson. Si la sportive ne prend pas l'eau, c'est le moment de poser son intérieur. Une étape qui demande trois jours de travail.
C'est alors le grand moment : celui du test sur la route. Pour préserver la carrosserie, celle-ci est recouverte d'un film transparent. Les roues et le soubassement ne sont aussi pas ceux du client. La Chiron parcourt près de 300 km dans les Vosges, avec un passage sur la piste d'atterrissage de l'aéroport de Colmar pour des pointes de vitesse supérieures à 250 km/h.
A son retour, la voiture s'offre une ultime beauté. Une opération qui prend plusieurs jours car le véhicule doit être irréprochable. Le client est enfin contacté pour la livraison.
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