Porsche réinvestira 800 millions dans les voitures thermiques en 2025 et fait marche arrière sur les véhicules électriques. Quelles conséquences pour la marque allemande ?
Le constructeur automobile Porsche a connu une chute de 7 % de ses actions le vendredi 7 février, marquant sa pire journée en bourse depuis son introduction. Cette baisse s’explique par l’annonce d’une rentabilité attendue entre 10 % et 12 % pour 2025, bien en dessous des prévisions des analystes qui tablaient sur 14,8 %. La marque prévoit notamment des coûts élevés liés au développement de nouveaux modèles ainsi qu’aux investissements dans les batteries, pesant ainsi sur sa rentabilité future.
L’entreprise a annoncé une charge exceptionnelle de 800 millions d’euros pour le lancement de nouvelles motorisations, incluant des modèles hybrides rechargeables et thermiques. Cette décision intervient alors que la demande pour les véhicules électriques (VE) reste faible en Europe et que la concurrence en Chine s’intensifie avec des constructeurs locaux. Porsche rejoint ainsi d’autres marques qui réorientent leur stratégie en faveur des motorisations traditionnelles pour répondre aux attentes du marché.
Selon les analystes de la Deutsche Bank, cette initiative représente une opportunité cruciale pour Porsche de redresser la situation et de rassurer ses investisseurs. Depuis son introduction en bourse en 2022, où sa valorisation dépassait celle de Volkswagen, la marque a vu son attrait s’effriter, notamment en raison des difficultés à imposer ses modèles électriques et d’un ralentissement des ventes en Chine, son principal marché.
Les performances boursières de Porsche témoignent de ces défis, avec une chute de 27 % en 2024 et une capitalisation boursière divisée par deux depuis son pic de mai 2023, où elle atteignait près de 110 milliards d’euros. Ce recul met en lumière les préoccupations des investisseurs quant à la rentabilité future du constructeur dans un environnement concurrentiel en pleine mutation.
Les analystes expriment de vives inquiétudes quant à la trajectoire de Porsche. Stephen Reitman, de Bernstein Research, souligne que les investisseurs, de plus en plus fébriles, attendent des explications détaillées de la direction avant la publication des résultats annuels le 12 mars. La situation interne est également tendue, avec des discussions en cours sur le départ anticipé du directeur financier et du responsable des ventes, critiqués pour la gestion de la performance de l’entreprise.
Enfin, la structure actionnariale de Porsche influe sur la gestion de la crise. Si Volkswagen détient 75 % du capital, 12,5 % appartient à Porsche SE, société d’investissement contrôlée par les familles Porsche et Piëch. Cette dernière a récemment annoncé une réévaluation à la baisse de sa participation dans Porsche AG, avec des pertes estimées entre 2,5 et 3,5 milliards d’euros, ainsi que des dépréciations potentielles sur Volkswagen, dont les coûts de restructuration pourraient atteindre 20 milliards d’euros.
Source : BusinessLIVE (Porsche to launch new petrol and hybrid cars as shares tumble)
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